Cette municipalité de la vallée de la Matapédia occupe une partie du secteur nord de la MRC de La Matapédia, à la tête du lac Matapédia, à 10 km au nord-ouest de Val-Brillant. Généreusement arrosé par les eaux de la rivière Sayabec, baigné par celles des lacs Arthur et de la rivière Blanche, le territoire est peuplé surtout dans sa partie sud. C'est grâce à la construction du chemin desservant la vallée de la Matapédia (1847-1862) et à l'établissement du chemin de fer de l'Intercolonial (1870-1872) que la petite communauté verra son développement accéléré. En 1875, le premier résident de la vallée, Pierre Brochu, s'installe dans cette localité, près de la rivière Saint-Pierre. L'arrivée massive de colons des comtés de Rimouski et de Matane vers 1880 viendra compléter ces facteurs de croissance. La mission de Sainte-Marie-de- Sayabec voit le jour en 1890 et le premier missionnaire, qui désirait la placer sous la protection de la Vierge, suggère, en 1891, la dénomination Notre-Dame-de-Lorette, écartée rapidement au profit de Sainte-Marie. Celle-ci fera l'objet d'une érection canonique comme paroisse en 1894 et d'une érection civile l'année suivante. Cette année-là, on assiste à la création de la municipalité de paroisse qui reprend le nom de l'entité paroissiale. Celui-ci sera réduit à Sayabec [sébec] en 1982, par suite de la fusion de Sainte-Marie-de-Sayabec et de la municipalité du village de Sayabec (1951), d'abord créée sous l'appellation de Saindon en 1917. Le toponyme Sayabec, également attribué au bureau de poste en service à compter de 1900, provient du nom micmac de la rivière, au sens de rivière obstruée, remplie. En effet, cette dernière demeure peu navigable à une époque ancienne, parce qu'elle est remplie de bois et de chaussées de castors qui en obstruent le cours. Le père Pacifique y voyait le mot sepeg, étroit passage ou siapeg, prolongement du lac. Quant à Saindon, nom primitif de la localité, attribué à la gare de chemin de fer, il rappelle l'abbé Joseph-Cléophas Saindon (1866-1941), curé de la paroisse à compter de 1896. Il établira la Caisse populaire en 1907. Jadis, les Sayabécois [sébécoua] oeuvraient surtout dans le domaine forestier, alors que de nos jours, tout en demeurant actifs en forêt, ils cultivent aussi la terre.

Source: Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.



Les symboles à l'intérieur de l'Écu représentent très bien nos activités du développement économique: une gerbe de blé pour l'agriculture et un conifère pour la forêt et la transformation du bois.
La fleur de Lys représente le peuple québécois, le tout entouré de feuilles d'érable, emblème du Canada.
DEVISE :  "QUOD DEUS VULT" en français: "Comme Dieu le veut".
GENTILÉ : Sayabécois (e)
LOGOTYPE : 
Un souvenir, un devenir 
Le CASTOR, symbole de l'activité et de l'industrie, bâtisseur infatigable que l'arbre nourrit comme l'industrie forestière a nourri Sayabec, est tout désigné pour nous représenter.
Son vécu est à l'image d'une activité humaine durable, basée sur l'équipe.
Ainsi travaille une population désireuse d'améliorer son milieu.
SITUATION GÉOGRAPHIQUE :

STATISTIQUES (1996) :

À l'entrée de la Vallée de la Matapédia se déploie Sayabec, l'une des plus importantes unités de cet ensemble.

Sayabec est situé dans le bassin du lac Matapédia, à la tête même du lac, au début de ce large corridor évasé qui rompt la monotonie du gradin des hautes terres et jette une voie de passage à travers la pénéplaine.

Les bornes sont : au Nord, la municipalité de St-Damase; à l'Est, le comté de Matane et Ste-Paula; au Sud, la paroisse de Val-Brillant et à l'Ouest, les municipalités de St-Cléophas et de St-Moïse.

Population : 2 069 habitants
Superficie : 129,34 km2

ÉVÉNEMENTS MARQUANTS :

1903....................... : Construction de l'aqueduc par M. Théophile Fournier.
1921....................... : Une conflagration rase une partie des bâtisses sur le chemin de la station (gare).
1982....................... : Inauguration de l'usine "Les panneaux de la Vallée" (Panval).

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ACTUEL :

Trente ans plus tard, la forêt demeure au cœur du développement de la municipalité avec l'établissement de l'entreprise "Les panneaux de la Vallée" (Panval), une usine de panneaux particules dans les limites de la municipalité.

COMITÉ D'URBANISME :
La municipalité possède un comité d'urbanisme et le développement économique est axé sur la forêt et la transformation, l'agriculture, les commerces, les écoles, le foyer Ste-Marie, Panval, sans oublier le développement touristique.

LIVRES SOUVENIR :
Il existe un livre sur le cinquantenaire.

Je vous raconte Sayabec (1994). 


Si les familles sayabécoises m'étaient contées (1996). 

*Réf: Mon coin de pays…La Matapédia! de l'auteur Michel Pelletier
HISTOIRE DE LA MATAPÉDIA
C'est en 1694 exactement, qu'une certaine portion du territoire de la Vallée, la Seigneurie du lac " Matapéguia" avait été concédée par Louis de Buade, compte de Frontenac, Gouverneur du Canada, au nom des rois de France, à Charles-Nicolas-Joseph d'Amours de Louviers. Mais il faut dire que pas un seul seigneur ni colon ne vinrent s'établir dans les limites de ce vaste domaine avant l'année 1833.

En 1815, M. Joseph Bouchette fut le premier blanc à pénétrer la forêt matapédienne. Ce territoire s'étendait alors de Métis à Restigouche. Cet arpenteur, envoyé par le gouvernement du pays, écrivait dans son rapport que " La Vallée-de-la-Matapédia est une terre fertile et appelée à devenir un centre important agricole ". En 1831, M. Bouchette écrivait qu'il y avait encore personne, pas de route, pas d'habitant. Le développement de ce secteur est dû en grande partie à la construction de trois routes: La route Kempt, le chemin de la Matapédia et la construction du chemin de fer Intercolonial.

En 1812, il y eut la grande guerre américaine et l'invasion du Canada. On dût reconnaître alors l'opportunité d'avoir de bonnes routes. Le chemin du Lac Témiscouata était devenu impraticable et on songea à construire une route, celle passant par la Vallée Matapédienne.

C'est donc en 1824 que M. James Crawford fut chargé, sous l'administration de Sir James Kempt, de faire lui-même une exploration dans la Vallée. Cette route devrait servir autant pour les fins militaires que pour celles du service des postes. Dans son rapport, il mentionne qu'avec très peu de travail et des dépenses bien peu considérables, on pourrait faire un chemin très convenable entre Métis et le lac Matapédia. Un simple chemin de pieds serait déjà d'une grande utilité pour le public. D'autre part, les Sauvages de Restigouche (comme on appelait la communauté autochtone), disaient que le meilleur endroit pour faire une route du lac Matapédia à Restigouche, serait à l'ouest des montagnes qui bordent la rivière Matapédia. Notes importantes ici, il faut dire que seuls les Micmacs de Restigouche venaient à l'intérieur de la Vallée, ils venaient faire la chasse et la pêche sur les bords du grand lac, qu'ils atteignaient en canot par la rivière Matapédia.

Pour la construction de la route, certains étaient d'avis que le tracé près de la rivière, à partir des Fourches (Causapscal) jusqu'à Restigouche, était le meilleur. D'autres voulaient passer à l'intérieur des terres.

Après plusieurs discussions, c'est donc en 1829 que Wlm. Mac-Donald, accompagné d'un arpenteur, fit la première exploration en vue de la construction du chemin Kempt, ainsi nommé en l'honneur de Sir James Kempt, gouverneur du Canada, le promoteur de cette grande entreprise. Les travaux commencèrent en 1830 sous la surveillance de Wlm. Mac-Donald et du Major Wolfe.

La route proposée avait une longueur de quatre-vingt-dix-sept milles et s'étendait de Métis jusqu'à Restigouche. Commencée en 1830, elle fut terminée en 1832 au coût de 29 064 $.

À l'automne 1832, le chemin Kempt devait être terminé, mais en réalité, il n'était qu'ébauché. D'Amqui à Restigouche, c'était une succession de bourbiers et de précipices. Pendant de longues années, surtout en hivers, des chiens attelés à des traîneaux remplaçaient les chevaux pour le service du transport des postes. Voilà ce qu'était le chemin Kempt.

De nombreux accidents se produisirent pendant et après la construction. Des voyageurs moururent de froid et de misère et d'autres se noyèrent. Pour parer à ces malheureux accidents, en 1833, le parlement du Canada avait demandé au gouvernement Impérial de l'autoriser à placer sur le chemin Kempt quatre postes avec autant de gardiens pour recevoir les voyageurs et les postillons et leur porter secours, en cas de besoin. M. Pierre Brochu fut le premier à se fixer à la Tête du lac(Sayabec). Il fut aussi le seul colon de la Matapédia pendant six années. M. Brochu remplit sa fonction de 1833 jusqu'à sa mort en 1871.

Quand au " Petit Lac " (Lac-au-Saumon) l'indien Para remplit probablement cette fonction en 1839. Finalement, M. Pierre Brochu fils, alla le remplacer et y demeura jusqu'en 1853.

CHEMIN MATAPÉDIA (nouveau tracé de la route Kempt)

De Causapscal à la Matapédia, la route est devenue impraticable et après plusieurs plaintes, on décide donc de changer le tracé. Si le chemin Kempt fut terminé en 1832, dès 1838 une requête avait été présentée à Lord Gosford le priant de faire exécuter un nouveau tracé du chemin Kempt depuis les " Fourches jusqu'à Restigouche " et de faire suivre les rives de la rivière Matapédia au lieu de passer à l'intérieur des terres. La première phase fut réalisée de 1857 à 1862. En 1862, ce n'était pas encore une belle route mais on l'avait améliorée beaucoup. Heureusement pour la Vallée, un incident devait décider le gouvernement à faire, sur les bords du lac et la rivière Matapédia, la plus belle des voies de communication du pays.

Pendant la guerre de Sécession des États-Unis, le gouvernement prit la décision de faire du chemin Matapédia une route militaire parfaitement construite, munie de ponts assez solides pour porter l'artillerie lourde. Ces travaux ont été exécutés de 1862 à 1867. M. Arthur Buies l'a parcourue en 1895 et, disait-il, " j'ai ressenti d'agréables impressions en la parcourant ".

Il n'y avait en 1862, à partir des bords du lac à Restigouche, que sept à huit familles.
Et en 1876, le " cheval de fer " parcourait dans la Matapédia.

Source : Notes historiques sur la Vallée de la Matapédia

Auteur: l'Abbé Jos. D. Michaud 1922

TENURE  SEIGNEURIALE


•Spécifique Sayabec
•Générique -
• Type d'entité Municipalité
•Région administrative
•Municipalité régionale de comté (MRC)
•ou territoire équivalent à une MRC La Matapédia
•Municipalité Sayabec (Municipalité)
•Latitude Nord 48° 34' 00"
•Longitude Ouest 67° 41' 00"
•Carte topographique 1:50 000  22B/12
Géographie - Histoire - Statistiques
Plan d'aménagement et de gestion
Parc régional de la Seigneurie du lac Matapédia


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À Charles-Nicolas-Joseph Damours.
Louis de Buade, etc.
Jean Bochart, etc.
À tous ceux qui verront les présentes, salut :

Nous faisons connaître que sur requête à nous présenter par Charles Damours, écuyer,
Sieur de Louviers, demandant qu’il nous plaise accorder à Charles-Nicolas-Joseph
Damours, son fils, la concession d’un certain lac appelé Madapéguia, à une distance
d’environ deux lieues de Matane, avec une lieue de
profondeur tout autour du dit lac, et les îles, îlets qui se trouvent dans ce même lac, en fief
et seigneurie, avec le droit de haute, basse et moyenne justice, et le droit de chasse, pêche
et commerce avec les sauvages.
Nous avons, en vertu des pouvoirs qui nous ont été conjointement conférés par
Sa Majesté, donné, accordé et concédé, et par ces présentes, nous donnons, accordons et
concédons audit Charles-Nicolas-Joseph Damours, le fils, ledit lac Madapéguia, avec une
lieue de terre en profondeur tout autour dudit lac; pour en jouir et disposer pour lui, ses
hoirs et ayants-cause, à toujours, en fief et seigneurie, avec le droit de haute, moyenne et
basse justice, et le droit de chasse, pêche et commerce avec les sauvages dans ladite
étendue de terre, sous la condition de foi et hommage que ledit Sieur Charles-Nicolas-
Joseph Damours, le fils, ses héritiers et ayants-cause, est tenu d’apporter au Château St-
Louis, à Québec, le tout il tiendra sujet au droit coutumier à la Coutume de Paris, laquelle
sera suivie sous ce rapport jusqu’à ce qu’il soit autrement ordonné par Sa Majesté; de plus
à la condition que les présentes soient confirmées d’ici à un an; de conserver et faire
conserver par les tenants tout le bois de chêne qui y pourrait être trouvé, pour la
construction des navires, et qu’il donne avis à Sa Majesté ou à nous de toutes mines,
minerais et minéraux qui y pourront être trouvés; qu’il fasse insérer semblables conditions
dans les titres de concession de terrain qu’il pourra faire, et aussi que les concessionnaires
soient obligés de tenir feu et lieu sur leur terre, et à défaut, il rentrera, de plein droit, dans
la possession de ses terrains; qu’il laisse sur ledit terrain tous les chemins et passages
nécessaires; le tout suivant la volonté et le plaisir de Sa Majesté.
En foi de quoi nous avons signé la présente commission et fait apposer notre sceau et
armes, et de tout contresigné par nos Secrétaires.
Donné à Québec, ce vingt-sixième jour de mai, mil six cent quatre-vingt-quatorze.
(Les Signatures).


Nous avons tenu à citer au complet ce long document, à cause de sa saveur d’antiquité, et
surtout parce qu’il est le premier dans l’histoire de notre pays où il soit fait mention du
Lac Matapédia. On voit qu’à l’origine, on le nommait le lac
Madapéguia. Rien d’étonnant donc si nous entendons parfois des anciens lui donner à peu
près cette dernière prononciation.
En lisant cet acte officiel, nous avons remarqué que le seigneur était tenu d’apporter foi et
hommage devant le Gouverneur, au Château St-Louis, à Québec, conformément au droit
coutumier à la Coutume de Paris… Charles-Nicolas-Joseph Damours se conforma-t-il à
cette prescription? Peut-être que oui, mais on n’en trouve nulle preuve.
2021